En raison de ses nombreux avantages, l’aluminium est un matériau très prisé dans la construction. Or, tout produit en aluminium peut être recyclé, permettant ainsi de réduire notre impact environnemental. Le matériau issu du recyclage et ensuite transformé présente l’avantage de conserver les mêmes qualités, sans dégradation, ce qui permet de générer un cycle perpétuel. Voyons comment l’aluminium primaire passe dans des machines de tri pour être recyclé à 100 %.
Les métiers de la construction sont de très gros consommateurs d’aluminium, notamment les fabricants de portes et fenêtres, car ce matériau possède de remarquables qualités.
~ L’aluminium est façonnable, ce qui permet une fabrication sur mesure.
~ Il s’adapte à toutes les menuiseries : portes, fenêtres, portes-fenêtres, fenêtres à jalousies, etc.
~ Son isolation est optimale, grâce à des dispositifs intégrés à la structure d’aluminium permettant d’éviter les ponts thermiques.
~ L’aluminium peut être peint dans une multitude de coloris. Vous pouvez même choisir des menuiseries de plusieurs couleurs, en différenciant par exemple la face extérieure et la face intérieure.
~ L’aluminium s’adapte à la construction, comme à la rénovation.
~ Léger et résistant, il ne pâtit pas des conditions liées au climat tropical de La Réunion et ne se dégrade pas dans le temps.
~ L’entretien de l’aluminium demeure sommaire.
La découverte qui permettra l’exploitation de l’aluminium est à l’origine française : le minerai de base servant à sa fabrication est la bauxite qui tient son nom des baux de Provence où elle fut découverte au XIXe siècle. L’alumine extraite de la bauxite grâce au procédé Bayer est réduite par une réaction d’électrolyse, utilisant une anode en carbone.
L’alumine représentant les trois quarts de la bauxite est pulvérisée avant d’être mélangée à de la soude caustique à haute température et sous pression. Elle est alors dissoute et se transforme en aluminate de sodium. Le quart restant sous forme solide est filtré.
Du trihydrate d’alumine pur et très fin est ensuite ajouté pour former des cristaux qui sont séparés de la soude caustique par filtration. Ces cristaux sont ensuite calcinés à environ 1000 °C, afin d’en extraire l’eau pour qu’il ne reste plus que de l’alumine. Celle-ci est enfin transformée en aluminium, grâce au procédé électrolytique Hall-Héroult.
Quatre tonnes de bauxite permettent d’extraire deux tonnes d’alumine qui sont ensuite transformées en une tonne d’aluminium.
Le recyclage dont on parle tant ces dernières années n’est pas toujours la panacée, car l’énergie nécessaire à sa production « coûte » à l’environnement, mais surtout engendre des rebuts dans de nombreux cas. Or, d’une part le taux de recyclage de l’aluminium est optimal et, d’autre part, il ne perd aucune de ses qualités initiales, ce qui lui permet d’être réutilisé à l’infini. Par conséquent, le choix de cette matière première permet de réduire l’énergie nécessaire à sa fabrication sous forme primaire.
Ainsi, la collecte des produits en aluminium – équipements, ustensiles de cuisine, emballages en aluminium, bombes aérosols, papier aluminium, etc. – s’avère réellement vertueuse. L’investissement dans l’outillage, notamment les machines à courants de Foucault, est rapidement rentabilisé en termes énergétiques.
Étant recyclable à l’infini, sans aucune perte, l’aluminium ne produit aucun déchet, car chaque pièce devenue inutile se transforme à nouveau en matière première.
Grâce au recyclage, pour 1 kilo d’aluminium, nous économisons :
- 13 kWh ;
- 4 kilos de bauxite ;
- 4 kilos de produits chimiques nécessaires à la production de l’aluminium de première fusion.
L’aluminium recyclé ne perdant aucune de ses propriétés physiques, il remplit les mêmes fonctions que l’aluminium primaire : emballages, structures de menuiseries, moteurs automobiles, radiateurs, mobilier, etc.
Aujourd’hui, on estime que près de 30 % de l’aluminium utilisé en France est issu du recyclage et engendre une économie de 95 % par rapport à la fabrication de l’aluminium de première fusion.
Les procédés du recyclage de l’aluminium diffèrent en fonction de l’origine des éléments récupérés.
Le TMB = Tri Mécano Biologique
Le tri mécano biologique permet de traiter les ordures ménagères résiduelles, c’est-à-dire les ordures n’ayant pas fait l’objet d’un tri préalable. Un premier tri est effectué pour retirer les objets de grande dimension.
Les déchets restants passent dans un long tube rotatif parsemé de trous de différentes tailles appelé trommel. Ceci permet de trier les déchets par taille et ensuite leur appliquer un traitement à part.
- Les éléments inférieurs à 80 mm passent dans un système de déferraillage séparant les ferrailles des autres déchets. Le reste est enfoui, valorisé énergétiquement ou, pour les matières organiques, utilisé comme compost.
- Les déchets mesurant entre 80 et 200 mm sont triés pour extraire les métaux ferreux. Le reste est ensuite traité à l’aide d’une machine de Foucault pour récupérer l’aluminium.
- Les éléments dont la taille dépasse 200 mm passent dans une cabine de tri où le carton est d’abord écarté manuellement du reste, puis redirigé vers une usine de recyclage. Un autre tri permet d’extraire l’aluminium.
La machine à courant de Foucault
Dans les centres de tri traitant les éléments déjà triés par les consommateurs (bacs pour les particuliers ou à la déchetterie), c’est la machine à courant de Foucault qui permet d’extraire les éléments en aluminium. Sa roue polarisée crée lors de sa rotation un champ magnétique alternatif qui induit un courant alternatif dans les emballages aluminium passant à proximité. La réaction sur le tapis est l’éjection des éléments contenant de l’aluminium.
La roue réagissant différemment selon le poids des produits traités, l’aluminium est éjecté dans deux bacs :
- Les produits légers comme les feuilles d’aluminium froissées qui sont éjectés à l’horizontale ;
- Les produits plus lourds, éjectés selon une trajectoire parabolique.
Le traitement des mâchefers d’incinération
Les ordures ménagères qui ne sont pas triées sont incinérées. Or, certaines d’entre elles sont susceptibles de contenir de l’aluminium. Les résidus qui sortent de l’incinérateur sont composés de matériaux non combustibles et récupérés sous forme de mâchefers. Ceux-ci sont traités par la machine de Foucault, afin d’en extraire l’aluminium.
La pyrolyse
La pyrolyse est une alternative pour récupérer les emballages contenant une infime partie d’aluminium, avant qu’ils ne passent dans un incinérateur. Ces emballages doivent être mis à part pour les chauffer à une température comprise entre 500 et 550 °C dans une atmosphère pauvre en oxygène, ce qui évite la fusion de l’aluminium.
Les produits complémentaires des emballages – plastiques, laques et vernis – sont alors décomposés, tandis que l’aluminium demeure intact (alors qu’il aurait été brûlé dans un incinérateur classique).
La pyrolyse permet ainsi de récupérer des poudres et granulats d’aluminium.
Le recyclage de l’aluminium est réellement vertueux, ce qui nous oblige à nous appliquer dans le tri de nos ordures. Pour ce qui concerne les matériaux de construction, toute rénovation doit aussi faire l’objet d’un tri scrupuleux, car l’aluminium de deuxième fusion permettra de fabriquer des menuiseries de la même qualité qu’avec l’aluminium primaire, en profitant en outre d’une économie considérable d’énergie.
Millet Océan indien est très engagé dans la gestion et le recyclage de ses déchets et qu'on recycle la totalité de nos chutes alu ( issue de notre production et des menuiseries remplacées) soit près de 15 tonnes annuels, ce qui représente une économie pour la planète de 195 000 kW, 60 tonnes de bauxite et 60 T de produits chimique.
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